Dans le fond permanent, on trouve bien déjà quelques représentants du japonisme et ce n'est pas non plus par hasard que cette exposition en particulier consacrée aux collectionneurs et marchand depuis le classicisme trouve sa place dans l'hôtel des Ducs de Bourgogne.
Détail d'un tableau de Tissot J.J.J, dont le prénom a la triple initiale du pays représenté Japonaise au bain
Quel est le point commun entre L'Alsacienne Florine Langweil (1861-1958)
peinte ci-dessus, négociante et mécène dont la boutique était fréquentée par Guimet, et qui participe aux expos du Musée Cernuschi
et moi ?
Entre Jehannin de Chamblanc ( 1722-1797) conseiller au Parlement de Bourgogne qui légua son cabinet chinois au musée d'histoire naturelle de Dijon et un Philippe Burty (1830-1890) inventeur du mot "japonisme", ami des Goncourt ?
Cette fameuse passion qui nous fait sans cesse regarder vers le Levant !
La salle coréenne avec les trouvailles de Charles Varat 1842-1893 :
Parmi les trois sages bouddhistes, le plus sympathique
Feuilles d'album évoquant la vie et les métiers de la Corée,
époque Joseon (1392-1910) 2ème moitié du XIXe siècle
Deux femmes de qualité et les chapeliers évoquent pour moi les K-dramas historiques.
A Rouen aussi, des collectionneurs se prennent de passion pour les poupées japonaises. Que sans doute j'avais déjà vues en 1991 dans la version poussiéreuse du Musée d'Histoire Naturelle de la ville où j'habitais alors.
Le couple Adeline, Valentine ou ci-dessus Jules, (1845-1909) ont pour mascotte MIKIKA, dont la gravure et la photographie témoignent d'une existence désormais à l'état de souvenirs.
Ce qui est incroyable dans cette exposition, c'est de voir les objets réels, mais aussi les esquisses ou leurs représentations plus fines dans les catalogues de vente ou les registres des propriétaires. Jules Adeline écrit même des livres (Le logis et L'oeuvre en 1910) sur leur intérieur et comme il est à la fois architecte et graveur, c'est un témoignage complet de ce que peut être une maison devenue cabinet de curiosités.
En cherchant un peu plus de choses sur cet écrivain, je trouve sur Gallica son ouvrage sur le chat vu par les Japonais.
Album de peintures de fleurs aux bords découpés :
inspiré par"Les dix Styles de Teika" recueil de poèmes collectés par
Fujiwara no Teika (1162-1241) compilés à partir des anthologies impériales.
Reliure en arcodéon, chaque motif floral est traversé par une bande de papier (Tankaru) c
portant la calligraphie d'un poème, alternant les saisons, le voyage, l'amour...
Ci-dessus : Vague moins connue d'Hokusai, avec l'épreuve de l'éditeur
sous la réalisation finale
Ci-dessous : un pot à pinceaux en jade,
l'une des pièces les plus impressionnantes
D'autres collectionneurs de la région sont les époux Edma (1802-1878) et Anthelme Trimolet (1798-1866), surnommé le "fouilleron" dans le cercle des amateurs lyonnais. Originaires de Saône-et-Loire, ils se sont installés à Dijon et ont fait le legs de leur "cabinet chinois".
au rouge profond m'échappe encore...
Mon vase préféré, aux deux poissons, comme un Janus aquatique
C'est bon de clore la visite sur un contrepoint contemporain : Gentaro Murakami, né au Japon en 1991 est arrivé en France en 2010 et a fait ses études à Chalon-sur-Saône.
Ses dessins sont inspirés par des photos du XXe siècle.
ci-dessus : Tokyo holliday (2023) Clin d'oeil de Murakami au film Vacances Romaines
***
A Rebours : aux origines de l'intérêt pour les talents des empires lointains,
on trouve le détournement des matières exportées,
rehaussées de dorures ou de bronzes ... bien moins à mon goût.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire