mercredi 28 février 2024

Ateliers de Delphine à L'Espec

 Micro atelier du 11 novembre 2023 

Quelle est la partie de votre corps qui vous semble la plus fragile ?

 

Tout me semble finalement plus solide que je ne le crois. J’ai d’abord pensé à mes cheveux, mes paupières…mais bien sûr ce sont mes yeux, fragiles dans tous les sens du terme. Qui s’ouvrent et se referment, se fatiguent, me trahissent et me servent.

Et auxquels je tiens comme à la prunelle d’eux-mêmes.

 

Atelier du 20 janvier 2024, depuis Mâcon ; pris en cours de route


Glissando ! 

 

Consignes : 1/ d’après le « nounours » de Pénélope Bagieu dans son album Les Strates : raconter une histoire d’erreur consentie.

 

Le Riri Desserle étant le seul ami de mon grand-père à la retraite, difficile de l’oublier ! Son dernier chicot, sa gitane maïs éteinte collée juste à côté.

Comment imaginer que cet homme a été jeune, a été marié et a été aventureux, alors qu’il vient, pour sa visite dominicale, métronome de la semaine, boire la goutte et parler du passé face aux pouces de mon pépé tournant invariablement au-dessus de la toile cirée. 

Le café dans les duralex.

Le canard sur un sucre. 

Le contact de l’éponge sur le ciré de la toile pour pousser vers la main en coupe les miettes de brioche (achetée chez les soeurs de Joncy). 

Tout cela, et la cigarette, à jamais bannie de mon propre chez-moi.

 

Heureusement, il y a le Riri du passé, Christophe Collomb embarqué dans sa Diane, avec sa Dulcinée. Elle est institutrice. Ils n’ont pas d’enfants. Et pas encore de RDV chez le grand-père. 

 

A cette époque, tous les dimanches, ils faisaient le choix de se perdre, roulant au hasard, dans le seul but de l’égarement. Après un pique-nique, nulle part mais ailleurs, arrivait le moment d’ouvrir la boîte à gants pour retrouver la carte routière et leur chemin.

 

2/ D’après La Foudre de Pierric Bailly (P.O.L) écriture à partir d’une amorce de l’auteur, puis de mots insérés : gynéco,imprimantes, évidence, dessein

 

     « Je n’ai même pas besoin d’un prétexte pour m’évader. Ça se fait tout seul. Je passe d’un sujet à un autre » ; l’esprit qui va à gambades. Je suis un chemin de haïjin-écho de la rivière en montagne ou brume de terre sur les Dombes. Quand les champs en friche, imprimantes magnétiques, sont imprégnés de l’automne ; évidence de la glace maintenant que le wasserfall s’est tu. Devenir stalagtite. Peindre à couverte, médailles de teintes aquatiques glissant sur le papier. Jouer des coulures puis révéler la réserve. Ce blanc de la feuille ou du coton. Enlever la gutta, la cire, la protection de nos pensées organisées. Laisser hermétique le dessein, le trajet, refermer des parenthèses sur des parenthèses et ouvrir indéfiniment nos guillemets. 

 

3/ D’après La grande glissade de l’ours Richard T. Morris : inventer un récit pour enfant




 

Sur la rivière Kamogawa, l’ours Kuma aime passer le tronc moussu, herbu et champignu. Côté soleil et fleurs odorantes, il prend à pleines pattes le miel, se léchant chaque griffe, insoucieux des abeilles.

Côté forêt, il retourne dormir à l’abri des cryptomères, bercé par les grelots de mamie Akiko qui randonne et le prévient de son passage

    Mais ce jour-là après le goûter, le tronc moussu, herbu et champignu est devenu tout vermoulu !

Plouf-Glou-bouh-oh-splish-zap-paf ! L’ours à la dérive quitte les deux rives.

 

C’est bon de couler, il sait nager.

De petits poissons lui font les yeux ronds.

Une tortue carnivore le snobe encore.

Des saumons à contre-courant jouent les garnements

Un couple de crevettes vogue en goguette.

Un serpent d’eau frôle son dos.

Les Martins pêcheurs crient : il est l’heure !

L’ours fait la planche et rejoint d’un bond le bord de l’eau.

Juste avant d’arriver aux abords de Kyoto.

 

Moralité : L’ours mouillé apprend à s’émerveiller.

 

4/ Consigne : Glisser, mais pas déraper. Contexte : Article de Libé sur un homme politique détournant l’affrication au profit de sa xénophobie. Car l’affrication n’a rien à voir avec le grand continent : rédiger un texte avec occlusives, et fricatives (lesquelles viennent se frotter aux évolutions de nos langues vivantes, françaises ou anglaises).  Mettre le mot « glisser » dans une phrase d’un livre quelconque ; mon choix se porte sur Peter Pan : « He sat down on a mushroom » …

 

Habilement, il glissa d’un large champignon vers l’humus habité de multiples insectes, à la recherche des traces du crocodile qui lui avait croqué sa main droite, mais aussi sa plus belle pendule, prise de pirates !

Tchik-Tchak les Djinns tch’attaquent.

Tchik-Tchak Djembe et Djeu de Djambes en danse de Sioux

Enfants perdus, racailles, voyous, hors-la-loi, sauvageons, va-nu-pieds, misérables, Gavroche sans galoches

Tchik-Tchak

Tssé Tssé mouches et moutcharabieh

Tcharabia-Tchak sur les tibias des marrons à Tchilaos !

Le Neverland et l’apatride fichent la frousse. Gare aux crocodiles fatchistes. 

Le Djingle de la Djungle au Journal de 20 heures ou en continu à la TChéVé

Alors Ciao

 

Et pour finir le rituel des Choses qui…glissent quand on mange des profiteroles en buvant du champagne :


Les bonnes résolutions

Le taux de « glissémie »

Les propos déplacés

La fermeture qu’on dézippe

Le mot exquis

La notion du temps et du déraisonnable

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