Il
suffit de rouler quelques kilomètres pour trouver les collines
parallèles où des roches jurassiques dressent leurs millefeuilles
minéraux . En écho tout autour des vignes, les murs de pierres
sèches. La neige limpide comme l'air renvoie une lumière joyeuse.
En
creux de vallon, l'ancienne voie ferrée propose deux chemins
piétons. Nous tournons à gauche pour éviter l'ombre du talus.
Perles vermillon des fruits de l'églantier au milieu des branches
brunes. Les arbres sont magnifiés par la nudité de l'hiver. De
loin, leurs rameaux portent des couleurs variées : nuances d'or
ou rousseur, selon la teinte des bourgeons, invisibles un à un mais
déjà pointés vers le ciel.
Chaussées
de rouges bottillons, nous marchons en bavardant et ma cousine
remonte le temps pour raconter ses escapades d'enfance par le chemin
du moule, dans le parc d'un château imaginaire ou sur la
glace de la rivière. Le village de Saint-Sorlin, qui ne porte
plus ce nom. L'église où elle s'est mariée. En pantalon, pour
repartir comme ils étaient venus, à moto. Des histoires que je
connais et que j'ai vécues avec elle. Que ma fille découvre en
souriant. La neige adoucit nos paroles et nos pas. Un vieux verger
garde quelques pommes fripées cuites par le gel. Une pancarte
apostrophe les voleurs. Qui pourtant saurait empêcher que l'on
grappille à nos mémoires ?
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